MEMENTO MORO

Dans plusieurs cités du Sud de la France, du cimetière marin de Sète, où les décorations ressemblent à des bouées jetées à la mer, au cimetière de Pertuis dans le Luberon où les photos des défunts sont corrodées par la lumière pour ne laisser qu’une pâle empreinte…

Dans la province du Yucatan au Mexique, les cimetières mayas éclatant de couleurs, où des maisons miniatures accueillent les ossements…

A la Nouvelle Orléans, le cimetière Holt, à l’origine pour les indigents, où les tombes sont à même la terre et les pierres tombales se composent de tout, de gouttières ou de blocs de béton avec des inscriptions maladroitement calligraphiées et des croix faites de tuyaux de plomberie…

Ces cimetières sont le reflet de l’âme de ces villes, de ces cultures.
Là, les Christ se meurent eux-mêmes. La pierre redevient poussière…Le bronze s’use et se dépiaute, le marbre s’érode, le granit se brise, les plantes poussent et font leur place. Cette série de natures mortes porte un regard sombre sur la finitude de l’âme humaine, se rapprochant du memento mori, pour nous rappeler que la mort est partout aux milieux des «vanités terrestres».
Serge Tisseron écrit « Toute activité de symbolisation trouve son origine dans le deuil impossible du premier objet d’amour, la mère ».
Avec cette série de prises de vues réalisée dans des cimetières d’ici et d’ailleurs, je tente de dépasser ce traumatisme sans le répéter. Traumatisme lié au décès, à la perte, mais aussi, aux répétitives visites dominicales de la tombe de mes grands-parents, infligées par ma mère durant mon adolescence. FRANCE - USA - MEXIQUE - MAROC 2021-2024

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